Le monde est petit.

Le monde est petit.



Je me souviens des rires et des pleurs des enfants.
Je me souviens des jeux des jeunes adolescents.
Des dessins animés, des regards innocents.
Ces moments qu'on suspend, parenthèses dans le temps.

Les bottes en caoutchouc, les poches pleines de cailloux,
L'anorak, la cagoule, le pantalon d' velours.
Et les gants tricotés, pattes multicolores
Qui tenaient bien au chaud tous ces petits trésors.

Les genoux éraflés et les ongles noircis
Le plaisir des enfants n'auront jamais terni.
Les rires puis les disputes , les réconciliations
Pas de place pour l'adulte dans ce monde d'affections.

Les filles ça pleure toujours, les garçons nous embêtent.
Puis un jour un regard se pose sur une silhouette.
Les filles deviennent jolies, les garçons nous embêtent.
Puis on joue au Docteur, c'que les garçons sont bêtes !

Et l'on vide ses poches de ces quelques cailloux.
Mais oui, je sais c'est moche, mais on y met des sous.
On ne fait plus la bise, mais le premier baiser
On se cache des regards, on s'apprend à aimer.

Les copains se transforment lentement en amis.
Le temps leur fait offense, en fait des connaissances.
On se concentre alors sur le ventre arrondi
De celle qui a voulu partager notre vie.

Les enfants sont partis, on n'entend plus un cri.
Ils ont laissé leur place aux parents apprentis.
Fais pas ci, fais pas ça, c'est dangereux pour toi
Ecoute ta maman, fais ce que dit papa.


Les culottes déchirées, les bobos vite soignés
Et tous ces cris poussés sont enfin retrouvés.
Quand on est un enfant ces bruits sont si plaisants
Quand on est un parent, ça devient éreintant.