[Les Chroniques Du Blues N°3] - Deuxième du nom

Après avoir commencé dans les années 30, après ce petit détour par les années 90, revenons un peu en arrière. Rentrons dans une petite salle de concert, durant les années 60, quelque part en Europe. Un air d'harmonica soutenu d'un piano, d'une guitare et d'une batterie nous entraîne... Sur scene, un homme au physique de corbeau vêtu d'un costume noir nous enchante d'un de ses blues modernes et pourtant si purs.



Sonny Boy Williamson, deuxième du nom. Un homme au caractère plus que detestable mais qui a eu un succès non négligeable. Né dans la plantation Sara Jones, pas loin de Glendora dans le Mississippi, sous le nom de Aleck "Rice" Miller, sa date de naissance reste un mystère... Sa pierre tombale affiche "11 Mars 1908", durant sa carrière, certains disaient qu'il était né entre 1900 et 1910, lui meme à la fin de sa vie, disait être né le 5 décembre 1899 et un spécialiste disait qu'il était né en 1912. Durant sa jeunesse, il aidait son beau père en tant qu'agriculteur (métayer, plus précisément). Il garda cet emploi jusqu'au début des années 30, où il partit pour voyager dans le Mississippi et l'Arkansas. C'est durant ce voyage qu'il rencontra Elmore James (une légende du blues moderne) et un certain Robert Johnson ( ET NE ME DITES PAS QUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS CE NOM MAINTENANT).
C'est avec Johnson que Miller travailla son jeu à l'harmonica et sa façon désinvolte de se produire sur scène. "Désinvolte"... Ca me parait etre un doux euphémisme quand on parle de Sonny Boy Williamson... En effet, le bonhomme avait plutôt tendance à être une sorte de Jem'enfoutiste extreme. Une flasque de Whisky dans une poche, un revolver dans l'autre, et 2 ou 3 harmonicas dans les poches intérieures, il se montre comme étant caractériel et souvent vulgaire. Je le considère personnellement comme l'un des précurseurs de la mentalité des Rappeurs de maintenant ( pas si éloignée que ca, comme mentalité).

Dans les années 60, il entama une grande tournée Européenne, durant laquelle il joua notamment avec les Yardbirds (ce nom ne vous peut etre pas inconnu, des mecs comme Clapton ont joué dedans) ou les Animals (House of the rising sun).

Scéniquement parlant, il ne payait pas de mine. Jouant de l'harmonica et chantant seul devant son micro, l'habitude lui prit de jouer en coincant son harmonica entre son nez et sa lèvre, ou en mettant l'objet dans sa bouche (aucun commentaires, por favor), ses solos était étrangement planants.. Son articulation était assez mauvaise, due à son manque de dent à l'avant et il ne donnait pas énormément d'importance à la musicalité de la ligne de chant. Il était reconnaissable car il était toujours vêtu d'un costard noir (qui était BIEEEEEN au dessus de ses moyens) et d'un chapeau melon.

Je disais au début qu'il était le deuxieme du nom, car un autre Bluesman des années 40, beaucoup moins célèbre s'appelait comme ca. C'est juste pour clarifier la chose.

Sonny Boy Williason mourut le 25 mai 1965, à un age inconnu.

Treve de romans, je vous laisse apprécier l'oeuvre de ce génie du blues :




C'est tout pour ce soir, et c'est déjà pas mal. J'espère avoir été assez clair et précis. Encore une fois, un GROS merci à vous tous pour vos encouragements. Je vous aimes, meme toi, là.

Merci pour cette nouvelle chronique !

Je ne connaissais pas son histoire.

Oh un ancètre de rappeurs ?! Très intéressante histoire ! Moi qui avait une image des jazzman comme des gens sympas, nostalgiques, qui portent en eux les séquelles de l'esclavagisme de ses aieux, de racisme, ...C'est que j'oublie que les jazzman, c'est comme n'importe qui, y en a qui a peut avoir des caractères de cochon. Merci de m'avoir fait redescendre sur Terre ! Lol !

Ahah! Je me souviens d'un enregistrement d'une chanson "Little Village" où il prenait totalement à partie le producteur...
"Little Village, Motherfucker. "

C'est l'extrait que je me suis rappelé aussi.

Up de ce post, suite à la suppression des vidéos qui y'étaient. Du coup j'ai remis ce qu'il fallait

 

ayoye c vraiment cool sa!